Le concept de résilience a été mobilisé par les sciences de gestion dans l’analyse des « organisations hautement fiables » afin de comprendre comment certaines organisations résistent mieux que d’autres à certaines agressions de leur environnement. La communauté académique a plus récemment cherché à replacer la résilience non plus dans le champ étroit de l’analyse du risque mais dans celui plus large de la performance économique.
L’envie de développer des activités de recherche dans le cadre d’un projet structurant explique la création de la chaire Résilience & LeaderShip par l’École navale en collaboration avec l’Université de Bretagne Occidentale, l’Université Rennes 1 et le soutien de ses partenaires financiers Naxicap, Safran et la Banque Française Mutualiste. La chaire a été officiellement lancée le lundi 17 décembre 2018 à l’Ecole navale.
L’étude du concept de résilience se justifie car il traite d’un sujet d’actualité dans un contexte de risques systémiques et sécuritaires ; en outre il fédère toutes les parties prenantes des organisations (direction, agents, fournisseurs, clients…) car il s’inscrit dans une logique de durabilité, majeure pour la survie des organisations. De plus, le projet se veut complémentaire de l’existant dans le domaine réglementaire (ISO /TC292, ISO26000, RSE, 2010), sectorielle et procédurale ou encore académique car les travaux traitant de la résilience ont plutôt une orientation « systèmes » ou alors individuelle. L’objectif des travaux est d’approfondir la résilience sous l’angle du leadership faisant écho aux problématiques organisationnelles et humaines vécues par les organisations.
Sur le plan académique, les travaux de recherche s’inscriront dans les travaux théoriques du courant des organisations hautement fiables (HRO) et de l’approche Sensemaking qui analysent les sources de fiabilité non pas sous l’angle des échecs organisationnels (courants de gestion de crise, du facteur humain) mais plutôt sous l’angle d’une fiabilité accrue où le rôle du leader est prégnant. En effet, ces cadres théoriques placent l’individu au cœur du processus de fiabilité en travaillant sur les sources de résilience par l’amélioration des comportements du leader et de son équipe.
Les pistes à explorer sont réelles car il n’existe pas de consensus sur la définition du concept de résilience (selon les champs disciplinaires) ni d’indicateurs génériques : l’ambition est d’élaborer un outil de diagnostic de la capacité de résilience organisationnelle et d’identifier les facteurs clés de résilience.
La chaire est localisée à l’Ecole navale, elle est animée par le maître de conférences Sophie Le Bris, fondateur titulaire de la chaire et du professeur d’universités Dominique Martin (CREM, Rennes 1), co-titulaire de la chaire. Les doctorants et enseignants-chercheurs sont rattachés au laboratoire LEGO de l’Universitaire de Bretagne Occidentale. La structuration fonctionnelle de la chaire est organisée en axes regroupées autour des trois phases du concept de résilience pour faciliter la définition des actions à conduire étant entendu que les problématiques abordées sont le plus souvent interconnectées. Les domaines traités relèvent du domaine militaire, civil, maritime, entrepreneurial. Ces travaux seront développés de façon privilégiée par des thèses de doctorat ou des post-doctorats. Ils ont pour objectif de faire émerger des modes de réponses résilients. La période des 3 ans sera jalonnée d’une journée scientifique par an et de 2 workshops par an au profit des entreprises partenaires.